Pourquoi personne ne l’a t-il fait avant ?
Apple a fait sans conteste très fort avec son nouvel iPhone en présentant un produit vraiment innovant. Cela est d’autant plus méritoire qu’il se trouve là sur un marché avec des compétiteurs de premier rang, disposant de ressources et de capacité de développement importantes et déja lancés dans une concurrence acharnée. Il faut croire que l’intégration entre matériel et progiciel, le design et l’usabilité constituent encore des forces distinctives pour la firme à la pomme.
Au delà de ces aspects, design et usage, l’iPhone introduit deux innovations radicales dans le paysage :
– Le « visual voicemail » qui permet de consulter la liste des messages de son répondeur avec les informations de correspondant, heure d’appel, etc.
– Le navigateur « full » internet qui affiche les pages internets telles qu’elles apparaissent réellement avec un système de zoom avant /arrière pour se déplacer dans l’ensemble de la page et accèder au détail des contenus et services.
Le visual voicemail est révolutionnaire dans le sens où il intégre une fonctionnalité du réseau de l’opérateur telephonique (le répondeur) dans le logiciel présent sur le téléphone. L’opérateur expose ses services de répondeur au logiciel client du mobile mais il n’en contrôle plus l’utilisation. Une fois cette étape franchie, rien n’interdit de développer de nouvelles utilisations comme, par exemple :
– Transférer à un autre utilisateur un message du répondeur
– Attacher une pièce jointe (par exemple une photo) à un message vocal
– Agréger sur un même téléphone les répondeurs de plusieurs lignes différentes
– Définir plusieurs messages de répondeur en fonction de règles de filtrage sur les correspondants
-….
Ce n’est pas encore du « call control » (le pilotage des équipements de communication directement par les applications situées sur le téléphone mobile) mais cela est déja une ouverture sur les fonctions du réseau des opérateurs téléphoniques.
Le navigateur « full » internet sur mobile (à priori il supportera surtout le javascript mais probablement pas l’ensemble des standards des navigateurs PC actuels) prends le contrepied des développements actuels de sites mobiles optimisés (toujours difficile à trouver et nécessitant des développements spécifiques) ou des moteurs de transformation des sites pour l’affichage sur mobile, à l’exemple de Google (dont les rendus ne sont pas très probants).
Aujourd’hui, l’internet sur mobile en est à la préhistoire. Il ressemble plus à un « super WAP » qu’à l’internet tel qu’on le connaît sur ordinateur. En cela, il est peu utilisable…et peu utilisé. Et l’orientation prise par Apple s’inscrit dans le chemin pour en sortir.