Le déclin des blogs

« Sur les 260 millions de blogs dans le monde, 56 millions sont actifs.

2% seulement des internautes sont des contributeurs fréquents et actifs des blogs.

Les sites de blogs MySpace et Facbook ont perdus respectivement 4% et 12% de visiteurs uniques entre août et septembre 2006″.

C’est ainsi que les Echos (18 dec 2006) commentaient les chiffres de l’étude du Gartner sur les blogs qui prédit que 2007 sera le point d’inflexion pour ceux-ci. Le nombre de nouveaux blogueurs ne compensera plus le nombre de ceux qui abandonnent leur blogs. Le nombre de blogueurs se stabilisera néanmoins à environ 100 millions (le double a déja abandonné).

Après tout, rien que de très normal. Beaucoup de phénomènes suivent des cycles, à l’image des cycles du Gartner : croissance, pic d’attentes exagérées, déclin accéléré et stabilisation de maturité.

La production de blogs tendrait donc vers un équilibre à la suite d’une phase de « bulle ».

Il est vrai que l’exploration de MySpace ou de Skyblog n’est pas toujours des plus prenante. Elle a, au premier abord, un petit coté ethnologique, voire voyeur ou intimiste, à chacun de choisir. Mais, par la suite, elle est, le plus souvent, très répétitive. A tel point que l’on s’interroge sur les chiffres d’audience ou de nombre de membres himalayens de sites tels que MySpace.

Quelles sont donc les raisons de créer un blog ?

Le blog peut être :

  • L’exercice du journal intime ou du journal de bord sur lequel on fixe ses impressions. Le fait de le partager anonymement place son auteur au sein d’une communauté sans en ressentir la pression ou la proximité en retour.
  • Un moyen d’expression collective, de tisser des relations, de maintenir un esprit ou une dynamique de groupe en partageant des contenus, en établissant des liens avec d’autres blogs notamment via les commentaires.
  • L’outil d’un expert qui veut partager ses connaissances ou ses opinions. Il possède alors des valeurs de formalisation, de traçabilité (à telle date je l’avais dit dans mon blog) et d’historisation (conserver la mémoire de ses pensées). Il permet de diffuser facilement ses écrits et s’affranchir des difficultés ou des limitations des revues (notamment la contrainte économique des coûts de diffusion ou l’hyper spécialisation / segmentation des domaines).
  • Un media lorsque son auteur écrit pour rencontrer ou faire fructifier une audience (ce qui n’a aucune connotation négative) ou avec un objectif de diffusion de ses contenus.
  • Par extension, peuvent gagner les blogs, les forums, les retours d’utilisateurs, les FAQ (questions les plus frequemment posées), les réclamations, etc….
  • Sans compter les blogs utilisés pour leur facilité d’usage pour stocker ou mettre à disposition des contenus (à l’image de l’extension des usages du mail comme outil de stockage ou de post-it).

Dans tous les cas, le fait d’écrire constitue un exercice au bénéfice de son auteur même si celui-ci n’a que peu de lecteurs, ne serait-ce qu’en terme de structuration de sa pensée.

Si l’on inverse la question et que l’on se demande du coté du lecteur « A quoi sert un blog ? », on s’apercevra que la production et la consommation des blogs ne sont pas forcement faites pour répondre l’une à l’autre.

Mais comme les blogs ne sont pas assujettis aux contraintes économiques qui ont conduit à la concentration de l’audience et des medias, à coté de l’émergence d’un nouveau media, pourra parfaitement subsister et se développer la « long tail » des usages.