Banque 2.0 release 2.0

J’ai écrit un précédent post sur la Banque 2.0 que je vais amender à l’aune de mes réflexions les plus récentes.

Je pense, plus que jamais, que le potentiel de développement de la Banque 2.0 repose sur le manque de dialogue et d’échange des clients avec la banque traditionnelle. Les banquiers parlent insuffisamment des usages de l’argent

Ils ne sont pas assez présents dans la phase amont de définition des projets, d’alignement avec les budgets et de définition des moyens de financement les plus optimaux.

Comme je le décrivais dans mon billet précédent, le Web 2.0 repose, avant tout, sur la participation et l’intelligence collective qui en découle. Pour en tirer parti, il faut offrir aux clients la possibilité de publier et partager des informations, de les combiner et de les analyser avec d’autres clients et de développer ainsi un dialogue et un échange beaucoup plus riche que celui existant. Un apport complémentaire de cette approche me semble être qu’un « projet » bien réfléchi, ayant fait l’objet de discussions et d’échanges acquiert ainsi une fiabilité et une justification propre qui puisse influer sur l’évaluation de sa solvabilité.

J’utiliserai donc « l’intensité » et la « profondeur » de la discussion comme fil conducteur de la classification des activités de banques 2.0. (allant comme précédemment du conversationnel (dialogue et l’échange sur l’utilisation de l’argent) au transactionnel (les transactions de prêt et placement)) :

  • Sites conversationnels
  • Services conversationnels
  • Services d’intermédiation interpersonnelle
  • Prêt de particulier à particulier

Sites conversationnels

  • Un site conversationnel est un site qui parle d’argent. Un site qui permet de regrouper et de faire interagir des clients d’origines diverses sur des thématiques financières ou liées.
  • Des services d’échange ou d’assistance aux particuliers dans ces domaines permettent de les guider dans l’élaboration de leurs projets (par exemple « arrêter de dépenser avec ma carte bleue » ou « comment me payer des vacances ? » ou « comment mieux consommer ? » ou de définir les produits ou des canaux de financement appropriés à leur situation.
  • Des logiques de « coach » ou de « Money Watcher » (le « Weight Watcher » de l’argent) constitue des sophistications de ce type de sites.
  • Exemples : Wesabe et Vancity (ChangeEverything)

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Services conversationnels

  • Les services conversationnels procurent, par rapport aux sites conversationnels, des outils qui facilitent le partage et l’analyse des dépenses au sein de communautés ouvertes ou restreintes. Dans le domaine de la finance, comme on parle d’argent, l’échange et la comparaison ne peuvent se faire sur une simple base « littéraire » et nécessitent rapidement, et même pour des discussions et comparaisons simples, de disposer d’outil de manipulation financière.
  • Ces services permettent, par exemple, de télécharger et de comparer au sein d’un groupe des données de relevés de compte sur des catégories telles que les frais bancaires ou les dépenses de télécom
  • Ces services peuvent à la suite prescrire des produits de financiers en fonction des profils comparés des membres de la communauté
  • Exemple : Mint, Kublax (service annoncé)

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Services d’intermédiation interpersonnelle

  • Ces services permettent, à la suite de discussions éventuelles de monter des opérations financières de gré à gré entre particuliers (par exemple des prêts ou des compensation de dépenses).
  • La gestion du risque propre à l’opération n’est que partiellement prise en compte. Les interlocuteurs se connaissant, l’intérêt du service est de formaliser, de sécuriser juridiquement et d’accompagner une transaction établie dont le risque est évalué de manière externe au service.
  • Exemple : Virgin Money (prêt), Bill Monk (dépenses)

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  • Prêt de particulier à particulier
    • Ce service constitue la forme la plus aboutie de « dialogue » entre le prêteur et l’emprunteur puisque l’ensemble des éléments qui vont permettre la « définition » du projet et les conditions qui vont en rendre acceptable son financement par le prêteur doivent être exposés.
    • Les modèles peuvent plus ou moins adhérer à cette approche. Prosper privilégie une approche où l’on « raconte son histoire », ou l’on est recommandé par ses amis et soutenu par sa communauté. Zopa qui se situait dans un mode d’anonymisation et de « titrisation » de ses prêts entre plusieurs emprunteurs aux UK est passé sur le mode « profil et réseau social » aux USA.

Exemple : Prosper, Zopa, Lending Club

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Ma conviction au final est qu’un bon service de Banque 2.0 doit pouvoir accompagner un client tout au long de sa discussion d’une conversation sur les objectifs et la pertinence de ses projets jusqu’à l’interaction de mise en relation avec des prêteurs en P2P.