Toujours dans la conversation, décidement très riche, qui m’a inspirée le précedent billet, nous avons évoqué les constantes transformations technologiques impulsées par les éditeurs d’ERP auprès de leurs clients (nous parlions d’Oracle avec la V12 intermediaire avant Fusion qui n’a plus rien à voir avec ce qui a été fait avant).
Une évolution de fond a été le passage du client lourd au client lèger. Petite annecdote pour en comprendre la logique : En 1999, je travaillais sur un projet d’intégration d’Oracle Applications. J’ai demandé au service informatique de mon client de déployer un périmètre de test d’une trentaine d’utilisateurs. On m’a répondu que cela était impossible car cela aurait représenté 60 jours qui n’étaient pas disponibles !! Au delà du peu de volonté manifesté, le déploiement d’un poste passait alors par l’installation de couches intermédiaires de connectivité en plus du client qui rendait l’opération complexe et laborieuse. Les projets se transformaient facilement en projets de déploiement.
Ce point a été résolu avec les clients web. Plus de déploiement; toutes les interfaces sont accessibles via un navigateur. Cette évolution ne s’est pas faite sans douleur; les éditeurs d’ERP ayant été obligés de refondre radicalement leurs produits.
Le problème de l’interface web, c’est sa lenteur (toute navigation conduit à échanger avec le serveur) et la pauvreté de ses modes de représentation et d’interactivité. J’utilise Siebel en mode web actuellement et je n’y effectue que des opérations simples pour éviter les travers précedents.
La réponse, ce sont les applications internet riche (RIA pour Rich Internet Application); des applications téléchargeables ou updatables via internet, généralement à la connexion via un navigateur, mais qui permettent de mettre en oeuvre une logique de présentation et d’interactivité équivalente à un programme traditionnel, sans commune mesure avec du simple web. Cela adresse le deuxieme point le plus important après le déploiement pour un ERP : le taux et les coûts d’adoption utilisateur. Evidemment, cela implique une refonte technologique majeure pour les éditeurs d’ERP. SAP suit cette voie avec le développement de nouvelles interfaces en Flex (la technologie RIA d’Adobe). Microsoft propose une technologie similaire, Silverlight, mais dont l’ambition et la couverture fonctionnelle à terme sont sans commune mesure puisque c’est l’effacement des frontières entre le web et le desktop qui se profile avec la capitalisation de tout ce qui a été développé jusqu’ici par Microsoft en terme de framework de développement.
Pour la V13+1 post Fusion d’Oracle Applications ?