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J’ai quitté Microsoft pour FriendsClear, une startup dont je suis un des fondateurs avec Jean-Christophe Capelli (un banquier défroqué comme il le dit lui même) et une équipe de 3 autres associés.
FriendsClear propose des services de prêt d’argent entre particuliers. Cela permet à des personnes qui se connaissent (famille et amis) ou qui ne se connaissent pas (et sont mis en relation via internet sur la base de projets à financer) de se prêter de l’argent en direct sans avoir à le demander à sa banque (ou le placer pour le prêteur).
En quoi est-ce différent par rapport à passer par une banque ?
- La relation bancaire est trop souvent binaire (combien voulez-vous ? Je vous prête / je ne vous prête pas) alors qu’un projet que l’on a besoin de financer présente une bien plus grande variété de possibilités. On peut s’interroger sur son opportunité par rapport à sa situation, se faire conseiller sur la meilleure manière de la réaliser, le faire moins cher ou différemment, épargner avant de le réaliser, et pour le financer faire appel à des proches (famille ou amis) avant de chercher à le financer à l’extérieur, auprès d’une banque ou d’un organisme de crédit mais aussi auprès de particuliers prêt à financer des projets. Cette démarche est vertueuse dans le sens où la discussion que l’on peut avoir avec des personnes qui peuvent financer le projet vont porter sur la pertinence du projet et la meilleure manière de le mener à bien plutôt que sur les caractères externes de solvabilité du demandeur. Au final le projet sera d’autant meilleur qu’il est passé par cette discussion. Et cela même s’il est finalement financé de manière traditionnelle. Sans compter que cela peut aussi ouvrir des voies de « panachage » des financements (à l’image de ce que fait Virgin Money avec son « Lender Blender« ) avec une « couche » de prêts familiaux et amicaux complétée par du prêt traditionnel.
- Cela permet donc de présenter son projet, de « raconter son histoire » de manière plus personnelle avec ses propres éléments, à la fois textuels mais aussi des photos, des videos sur YouTube et tout ce qui permet de créer de la confiance avec les prêteurs potentiels et notamment la « réputation numérique » sur les réseaux sociaux (Facebook, Viadeo, Linkedin,…). Quelque chose de très éloigné des questionnaires standards utilisés pour l’analyse des demandes de prêt dans les banques ou de la nécessité de présenter un K-bis et les trois derniers bilans pour un projet d’entreprise non encore crée. Du « User Generated Content » appliqué au domaine de la banque.
- Un dialogue peut s’établir entre le prêteur et l’emprunteur. Il appartient à l’emprunteur de présenter les éléments qui permettront aux prêteurs potentiels de juger de l’opportunité du projet et d’accorder leur confiance. Mais comme chaque prêteur peut donner de l’importance à des éléments différents, les emprunteurs n’y répondent pas forcement a priori. Les prêteurs peuvent alors poser des questions aux emprunteurs. Et ces derniers enrichissent leur projet des réponses données à ces questions dans un processus de « co-création ». Et il est toujours possible pour l’emprunteur de poster de nouveaux éléments sur le blog associé au projet. Une approche « conversationnelle » là encore très éloignée des pratiques de la banque traditionnelle.
- La décision fondamentale, celle d’accorder ou de ne pas accorder le prêt, dépend de « l’intelligence collective » des prêteurs qui remplacent le « comité de crédit » que l’on trouve dans les banques. Pour qu’un prêt soit accordé, il faut que plusieurs prêteurs participent à son financement. Chaque prêteur prend sa décision sur ses propres critères, que ce soit une expertise propre du domaine du projet à financer, une proximité (familiale, amicale ou géographique) ou une empathie particulière pour le projet ou le profil de l’emprunteur. La capacité d’analyse ainsi déployée va bien au-delà de celle dont dispose le « comité de crédit » d’un établissement bancaire. Ce modèle d’intelligence collective n’est pas totalement nouveau et fonctionne déjà avec des services comme My Major Company (dans laquelle les internautes prennent des parts dans le financement d’un disque) ou Moozies (la même chose pour des pilotes de séries ou d’émissions télévisuelles).
A qui cela s’adresse t-il ?
- A ceux qui ont des projets, personnels ou professionnels, à financer et qui sont mal servis par les financements traditionnels du fait de leurs profils ou des caractéristiques de leurs projets.
On peut lister notamment :
- les entreprises en phase amont de création,
- les auto-entrepreneurs
- Les Très Petites Entreprises
- Les profils atypiques (free-lances, intérimaires, intermittents, contrats à durée déterminée,…).
Cela représente des populations très significatives. Le ministère de l’Economie attend 500.000 auto-entrepreneurs par an en régime de croisière. Un rapport du Sénat, appuyé sur une étude Mercer-Oliver Wyman, a montré que les « profils non standards » représentent un potentiel équivalent à 15% des encours de crédit actuels en France.
- A ceux qui bénéficient déjà de prêts familiaux et amicaux ou qui seraient susceptibles d’en bénéficier si cela était plus facile à utiliser et plus sûr. Beaucoup ont été confronté au problème des « prêts qui se transforment en dons » ou des conversations difficiles du dimanche et hésitent à prêter alors qu’ils auraient des liquidités et n’y seraient pas opposés. On estime que les prêts familiaux et amicaux représentent actuellement des montants de 2 Mds € par an en France.
- Aux projets qui pourraient bénéficier de « Love Money » de la part de proches ou autres mais dont les caractéristiques les orientent vers des financements sous forme de prêt et non d’apport en capital comme l’est exclusivement la « love money » aujourd’hui.
Que dire des prêteurs ?
Les prêteurs sont constitués d’investisseurs qui recherchent de nouveaux types d’investissement, notamment en réaction par rapport aux comportements récents des supports de placement traditionnels :
- Maîtrise et transparence des choix de financement
- Choix de projets socialement responsable
- Expertise de l’investisseur sur le projet
- Proximité et empathie par rapport aux projets
- Rémunération plus élevée (du fait de la réduction de l’intermédiation et de l’évaluation réalisée par l’investisseur).
Ces comportements s’expriment déjà dans des services de prêts entre particuliers existant à l’étranger, par exemple 50.000 investisseurs ont prêté 180 M$ sur Prosper aux USA et 500.000 investisseurs ont prêté 60 M$ sur Kiva (dans ce dernier cas il s’agit de micro-prêt à destination des pays émergents). Ils s’expriment aussi dans la croissance des fonds socialement responsable dont 1,8M d’investisseurs en France (7%) détiennent des placements en portefeuille selon Novethic ou la croissance des fonds privés de Micro-Finance qui passeront de 2M$ à 25M$ dans le monde selon Deutsche Bank.
Qu’est-ce qui existe à l’étranger ?
Les premiers services ont été lancés aux USA (Circle Lending racheté par Virgin Money en 2007 etProsper lancé en 2006) et en Angleterre (Zopa lancé en 2005 qui a atteint la profitabilité cette année).
Il en existe maintenant plusieurs aux USA (Lending Club, Pertuity Direct,…) et dans la plupart des principaux pays du monde….et maintenant en France avec FriendsClear.
Qu’est ce qui est disponible ?
FriendsClear propose aujourd’hui un service pour les prêts familiaux et amicaux déjà opérationnel pour gérer un prêt entre des personnes qui se connaissent au préalable.
Notre second service de prêt pour les projets professionnels mettant en relation les emprunteurs et les prêteurs est en cours de développement pour un lancement prévu au deuxième semestre 2009.
A bientôt sur www.friendsclear.com
Si vous êtes intéressé par notre projet, n’hésitez pas à nous contacter (nicolas@friendsclear.com).